Si le confinement 2.0 vous pèse et si vous n’avez pas la chance de participer aux secteurs de l’économie épargnés voire boostés par la crise sanitaire ; si l’actualité internationale vous donne l’impression d’être confronté à un présent sombre et à un avenir passablement brumeux, voici qui vous permettra peut-être de retrouver un brin d’optimisme.
Mieux que la résilience !
Alors que le concept de résilience emprunté à la physique des matériaux et popularisé par Boris Cyrulnik figure désormais en bonne place dans le lexique de l’économie, la « croissance post-traumatique » occupe de plus les chercheurs en psychologie. C’est ce que révèle un article de la revue « Cerveau & Psycho » d’octobre 2020. Si la résilience est la capacité de l’individu à revenir à son état antérieur à un événement dramatique voire tragique, la croissance post-traumatique désigne l’aptitude à reconstruire, après une période de transition plus ou moins longue et douloureuse, une vie plus riche, plus signifiante et globalement plus satisfaisante.
Les résultats d’études conduites aux États-Unis et au Royaume-Uni auprès de victimes d’événements traumatiques mettent en évidence, pour une fraction significative d’entre-elles (plus de 40%), un changement positif du regard porté sur la vie, l’émergence d’une autre manière d’être au monde. Comment cela se traduit-il concrètement ? Par une plus grande joie de vivre, par le sentiment d’être plus solide face aux épreuves, mais aussi par un surcroît d’ouverture et d’attention à autrui.
« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». La formule lapidaire posée crânement par Nietszche dans le Crépuscule des Idoles est donc validée par l’observation scientifique. Bonne nouvelle : cette force n’est ni vindicative ni brutale, mais se combine avec un surcroît d’empathie et de douceur avec soi-même comme avec autrui.
Un phénomène individuel mais aussi collectif
Cerise sur le gâteau dans le contexte actuel : le phénomène de croissance et de transformation post-traumatiques, avéré chez les individus, s’observe aussi au sein des communautés. Face à une pandémie qui déstabilise les sociétés les plus avancées de la planète, et alors qu’une cohorte sinistre de termes en -isme- ne cesse, à différentes échelles, de fissurer le ciment qui unit les sociétés humaines, la possibilité d’un phénomène de croissance post-traumatique collective apparaît comme une lueur d’espoir aussi bienfaisante que paradoxale. « Lorsque tout cela sera terminé, conclut Steve Taylor, maître de conférences en psychologie à Leeds Beckett University et auteur de l’article, nous pourrions bien nous rendre compte que nous sommes plus forts et plus proches les uns des autres qu’auparavant. »
Puisse la suite des événements lui donner raison !